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Banques en ligne : La déferlante américaine



Les services français 

A l'issue d'une période d'observation de plusieurs années, les banques françaises ont enfin décidé de remplacer leurs tristes sites institutionnels par de véritables services de gestion de comptes à distance. Comme certaines d'entre elles le proposent déjà sur le Minitel depuis quelques années, rien ne s'oppose en pratique à leur transfert sur Internet : il ne s'agit après tout que d'une nouvelle interface pour accéder aux mêmes informations. Avec la Banque nationale de Paris, le Crédit lyonnais, le Crédit agricole et le Crédit mutuel, ce sont près de dix banques qui ont ainsi récemment franchi le pas. Rapporté à la population, c'est presque autant qu'aux Etats-Unis et les analystes estiment qu'il ne leur faudra vraisemblablement que quelques mois pour basculer l'intégralité de leurs services. 

La Banque directe, filiale du groupe Paribas et première banque à distance ouverte au niveau national, met les bouchées doubles pour prendre une position forte sur ce marché. Avant l'utilisation d'Internet, la banque ne communiquait avec ses clients que par téléphone, courrier et Minitel. Depuis le test commercial d'un Web transactionnel à fin de l'année 1997, elle n'hésite plus désormais à communiquer à la télévision, dans le métro et dans la presse écrite, s'affichant même à la « Une » du numéro spécial Technoparade de Libération du 19 septembre. Sa cible est claire : le jeune urbain, actif, avare de temps et connecté de préférence, puisque la banque ne dispose à Paris d'aucune agence et n'aligne en tout et pour tout que cinq distributeurs automatiques de billets. Mais ses atouts sont ailleurs : service client irréprochable, parfaite synchronisation des canaux de communication (Minitel, courrier, téléphone, Internet), bonne analyse des besoins du client, téléconseillers rompus au contact à distance et opérations de vente croisée avec des partenaires de référence, comme Les Enjeux-Les Echos.

Parmi les banques traditionnelles, le Crédit mutuel de Bretagne, qui a investi Internet dès 1996, ne cesse de son côté d'innover, même si le nombre des abonnés de son service Cybermut reste encore limité. Côte bourse en ligne, c'est une filiale de la société Générale, Fimatex, qui inaugure, au quatrième trimestre 1996, l'achat et la vente d'actions en ligne. La gestion d'actifs financiers suscite en France d'autant plus de convoitises qu'Internet permet de toucher des cibles très intéressantes, car l'internaute moyen dispose d'une capacité d'épargne supérieure à la moyenne et les services d'information gratuits sur la bourse l'incitent à investir sur les marchés financiers.

Avec ses quelques dizaines de milliers d'abonnés tous services confondus, les pionnières françaises font pourtant figure de parents pauvres au niveau européen quand on les compare, par exemple, aux leaders des marchés britannique et surtout américain, qui en comptent déjà plusieurs centaines de milliers. 

La croissance du marché américain

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