Le Guide du commerce électronique
Raphaël RICHARD
La bourse et Internet:
une passion dévorante ?
La bourse anticipe
Les marchés financiers
sont toujours en avance par rapport à l'état de l'économie
à un moment donné. Autrement dit, leur travail consiste à
anticiper ce qui adviendra demain dans le réel.
En jargon financier, la
valeur d'un actif correspond à la valeur actualisée des flux
futurs: le prix que vous êtes prêt à débourser
pour une action correspond à la somme de tous les revenus que vous
en retirez (dividendes + prix de revente). Par conséquent, un investisseur
doit estimer au plus juste le montant de tous les revenus qui viendront.
Par quoi cela se traduit-il
dans le cas d'Amazon ?
Plusieurs méthodes
se sont succédées depuis 1994. Au début, dans le flou
le plus total, le trafic mensuel fut la première base pour valoriser
une entreprise comme Yahoo. Puis, ce furent les revenus générés
par la publicité. Enfin, depuis deux ans, ce sont les profils enregistrés
dans les bases de données des portails ou le nombre de client pour
les sites de commerce électronique. Il suffit ensuite d'attribuer
un valeur moyenne à chaque client ou profil pour obtenir la valeur
de la société. Le prix d'un profil dépend à
la fois du chiffre d'affaire et des bénéfices espèrent
réaliser avec le client durant toute la durée pendant laquelle
l'entreprise entretiendra une relation commerciale avec lui. Amazon a 8
millions de clients et une valeur de 27 milliards de dollars, ce qui revient
à dire que si la société ne parvient pas a conquérir
de nouveaux clients, il faut qu'elle fassent 3000 dollars de bénéfices
avec chacun d'entre eux, dans un délai de disons 10 ans, soit 300
dollars par an. Si l'entreprise leur vend des livres, des disques, des
vidéo, des médicaments et bientôt tous les autres biens
de grandes consommation, cela ne me parait pas irréalisable. En
outre, j'estime pour ma part, que l'entreprise est sans aucun doute bien
positionnée pour conquérir cinq fois plus de clients aux
Etats-Unis, en Europe et au Japon, dans les trois ans à venir de
part l'excellence de la maîtrise du marketing, de la logistique et
de son service client, infiniment supérieur à celui de ses
concurrents (j'en parle en connaissance de cause).
Amazon a donc encore une
marge de progression assez importante.
Mais il y a des risques non
moins importants
Amazon n'est pas exempt
de reproches: son programme d'affiliation, qui regroupe 200000 sites associés
lui a permis d'augmenter sa surface commerciale en un temps record et en
théorie, cela devrait stabiliser ses ventes à terme. Un réseau
de 200000 distributeurs à travers le monde, est quasiment un fait
unique dans l'histoire de l'économie. Seules des entreprises comme
Coca Cola ont réussi cet exploit après des dizaines d'années
d'existence. Mais la situation d'Amazon est plus fragile: il est très
facile pour un site d'arrêter son programme d'affiliation. Hors,
étant donné que le revenus générés sont
inférieurs à ceux que pourrait générer la publicité,
et de nombreux sites quitteront le programme en raison des dysfonctionnements
du système. Théoriquement, Amazon verse 15% de commissions
lorsqu'un site recommande un ouvrage précis et que l'internaute
achète ensuite sur amazon.com. Amazon ne verse en revanche que 5%
lorsque l'affilié renvoie ses visiteurs sur Amazon sans recommandation
spécifique. Après 2 mois de test du programme sur Planète
Commerce, j'ai constaté que la moitié des commissions de
15% se transforment en commissions à 5% pour des problèmes
techniques. Le niveau global des revenus générés s'en
ressent largement et si nous trouvons un programme plus intéressant
que celui d'Amazon, vous changerons sans aucun état d'âme.
L'avenir
d'Amazon répondra-t-il aux espérances ?
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