Le Guide du commerce électronique
Raphaël RICHARD
La bourse et Internet:
une passion dévorante ?
L'excellent quotidien, La
Tribune s'interrogeait la semaine dernière sur la fièvre
des valeurs Internet à Wall Street. Un spécialiste de la
veille en banque, finance, assurance m'interrogeait récemment pour
savoir s'il devait investir une partie de ses économies dans des
valeurs Internet sur le NASDAQ. Ceci me vexa un peu car je lui avais recommande
l'investissement il y a presqu'un an.
Pourquoi tant de doute et
de prudence lorsqu'il s'agit d'investir dans l'économie Internet
?
Il est pourtant évident
que l'avenir est au commerce électronique, non ? Le mot "évident"
est malheureusement peu approprié.
Voici donc un humble essai
pour tenter d'apporter quelques éléments d'explications.
Il y a trois ans (début
1996), j'avais encore quelques doutes lorsque j'annonçais que le
commerce sur Internet allait exploser et que mes interlocuteurs me contredisait,
je leur répondais qu'Internet était en train de prendre le
pas sur tous les autres réseaux prétendant devenir les principales
artères des autoroutes de l'information. J'avais 25 ans, un an d'expérience
derrière moi, un diplôme honnête mais pas transcendant:
pas de raison d'être spécialement certain des mes intuitions.
Et la réalité ne fournissait pas les arguments objectifs
pour les étayer.
Je me posais alors deux questions:
- existait-il des segments
de marchés qui seraient touchés et pas d'autres ?
- quelles était la
méthode pour savoir quand et comment une entreprise devait basculer
sur Internet ?
Je rencontrais Samuel Cadogan,
lors d'une des premières Java Conférences au Cirque d'hiver
à Paris qui allait rejoindre quelques mois plus tard, la célèbre
lettre d'information, (e)-business. En quelques minutes, j'ai vite réalisé
que c'était un accro du net. Samuel devenait rouge de rage lorsque
quelqu'un osait douter du potentiel commercial d'Internet. J'essayais de
tempérer son enthousiasme par des arguments objectifs: "Tu sais,
il y a Infonie, Microsoft Network, la télévision par satellite
qui va arriver... je crois tout comme toi que l'avenir est à Internet
et je mise tout dessus, mais il faut être conscient du risque que
nous prenons". Mais aucun des mes arguments ne le faisait bouger d'un pouce:
Samuel était certain de son fait. Sa facilite à lire l'anglais,
sa langue maternelle, l'avait peut-être aidé à se familiariser
plus vite que nous autres avec la nouvelle économie.
Il
y a deux ans (début 1997)
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