Le Guide du commerce électronique
Raphaël RICHARD
Redynamiser les cybermarchés.
Actuellement, l'impact
des galeries marchandes est encore relativement limité. Pourquoi?
Il existe plusieurs raisons pour expliquer ce problème: le cybermarchand
ne savent pas vendre: le merchandising en ligne en est encore à
sa genèse et nombreux sont les concepteurs de web marchands qui
focalisent toute leur énergie sur les aspects techniques: le site
est-il rapide, les moyens de paiement sont-ils sécurisés,
la base de données produit est-elle correctement interfacée
avec le web... Ignorant totalement des problèmes tels que:
quelle est la page qui vend le plus sur mon serveur ? Où
dois-je placer mon produit sur la page pour qu'il se vende mieux
? Quelles sont les couleurs qui incitent à l'achat ?
Mais un autre des obstacles
est la lenteur du réseau qui ne permet pas de tirer partie
des possibilités offertes par Internet. Potentiellement, Internet
permet le multimédia: vidéo de présentation des produits,
reconstitution d'univers en 3D, applications réellement interactives...
Pratiquement, la vitesse d'accès au réseau de la majorité
des utilisateurs oblige les concepteurs de site à limiter l'intégration
d'objets multimédia, en général, gros consommateurs
de bande passante. Par conséquent, pour le moment une galerie marchande
se limite généralement à l'exposition de photos accompagnées
de textes commerciaux. Les hauts débits, eux en revanche permettent
d'envisager la création de magasins en trois dimensions dans lesquels
on pourra se déplacer, la présentation de produits à
l'aide de vidéo, la présence de vendeurs virtuels, la possibilité
de parler à un télévendeur à travers son ordinateur,
de faire tourner les produits pour les examiner sous toutes leurs coutures
avant de les acheter... C'est le supermarché virtuel tel que le
dépeigne les ouvrages de science fiction. On peut même
déjà imaginer des cybermarchés où seront recréés
des univers complètement imaginaires où l'on viendra
pour "se promener" et où tout sera conçus de façon
à nous pousser à la consommation.
Les accès à
haut débit ne concerneront dans un premier temps que des zones protégées
d'Internet: les réseaux locaux des cablo-opérateurs,
les abonnées à un service d'accès à Internet
par satellite... et le reste d'Internet restera un Internet à bas
débit. Donc, on peut donc prévoir que les cybermarchés
100% virtuels et multimédia devront installer des sites miroirs
à l'intérieur même des réseaux à haut
débit. On voit donc la position stratégique que vont occuper
les FAHD (Fournisseurs d'Accès à Haut Débit),
qui en sélectionnant les cybermarchés admis sur leur réseaux
auront le même pouvoir que les géants de la distribution ont
en ce moment dans le monde physique. La clientèle des réseaux
à haut débit sera donc une clientèle en partie captive
et le ticket d'entrée pour la toucher sera élevé pour
deux raisons. En premier lieu, les budgets de développement de cybermarchés
multimédia seront sans commune mesure avec les galeries marchandes
actuelles: ce sont plusieurs dizaines de millions de francs qu'il faudra
pour mettre en place un véritable cybermarché. En outre,
il faudra régler un bail aux FAHD pour être présent
sur leur réseaux, qui s'élèvera probablement à
plusieurs millions de francs à l'année.
Internet
par satellite
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